Bien que Dieu veille et fasse le guet pour nous garder – même si nous sommes tellement étourdis que nous ne sentons parfois pas les maux qui sont autour de nous – et bien qu’il nous secoure parfois avant d’être invoqué, il nous est nécessaire de l’implorer assidûment :
- Premièrement, afin que notre coeur soit enflammé d’un immense et ardent désir de toujours le chercher, l’aimer et l’honorer, nous devons nous habituer à trouver en lui notre refuge, en toutes circonstances, comme au port unique du salut.
- Ensuite, afin que notre coeur ne soit pas troublé par un désir dont nous n’osons pas le faire aussitôt le témoin, comme nous le faisons en lui manifestant ouvertement toute notre affection et, si l’on peut dire, en lui ouvrant tout notre coeur.
- Bien plus, afin d’être préparés à recevoir ses bienfaits avec une vraie reconnaissance et avec action de grace, car par la prière nous savons qu’il nous viennent de sa main.
- Aussi, ayant obtenu ce que nous demandions, afin de reconnaître qu’il a exaucé nos désirs et qu’ainsi nous soyons plus ardemment incités à méditer sur sa bienveillance.
- Et encore, afin de prendre un plus grand plaisir en jouissant des bienfaits qu’il nous accorde, en comprenant que nous les avons obtenus par nos prières.
- Enfin, pour que sa providence soit confirmée et ratifiée dans nos coeurs, à cause de ce que nous ecpérimentons concrétement dans notre petite expérience. Nous voyons non seulement qu’il nous promet de ne jamais nous abandonner et qu’il nous invite à le chercher et à l’implorer dans nos difficultés, mais qu’il a aussi la main toujours étendue pour aider les siens qu’il n’abreuve pas de vaines paroles et qu’il maintient comme ils en ont besoin.
Pour toutes ces raisons, le Père plein de clémence, bien qu’il ne dorme jamais ou demeure inactif, donne souvent l’impression qu’il dort et ne fait rien, afin de nous inciter ainsi à le prier et à formuler des requêtes, ce qui constitue un remède à notre paresse et à notre capacité d’oubli.
Calvin, Institution Chrétienne, III, 20, 3
Category: L’institution Chrétienne
Regardez ce que j’ai trouvé à la médiathèque
La subtilité de l’idolâtrie
Si l’idolâtrie consistait seulement à s’incliner devant une ou des statues de divinité, ce serait trop simple. L’idolâtrie est bien plus subtile que cela, comme le fait remarquer Calvin:
Nous avons observé les astuces dont use la superstition. En effet, elle ne nous invite pas à nous tourner vers des dieux étrangers en délaissant le Dieu vivant ou en le mettant au rang des autres ; mais, tout en lui maintenant une primauté, elle l’environnement d’une multitude de petits dieux avec lesquels il partage son pouvoir. La gloire de Dieu est éparpillée au point d’être détruite. C’est ainsi que les idolâtres anciens, tant Juifs que païens, ont imaginé un Dieu suprême, seigneur et père de tous, auquel ils ont assujetti un nombre infini d’autres dieux avec lesquels il partage le gouvernement du monde. Tel a été le sort des saints après leur mort; ont les a exaltés au point d’en faire des compagnons de Dieu que l’on honore, que l’on invoque comme lui et a qui on rend grâce pour les biens reçus. Il n’est pas juste que la gloire de Dieu soit si peu que ce soit obscurcie par cette manière odieuse de faire et même qu’elle soit, en grande partie, amoindrie et éclipsée.Nous savons que la puissance souveraine de Dieu dépasse toutes les autres. cependant, étant trompés par tant de subtilité, nous succombons à l’attrait de dieux divers.
Calvin, Institution Chrétienne, I.XII.1
Oups, nous sommes tous coupables je crois.
Dieu parle !
Comme Dieu ne parle pas chaque jour du ciel et que sa vérité, selon sa volonté, ne sera connue jusqu’à la fin dans les seules Ecritures, les croyants doivent considérer comme arrêté et certain qu’elles émanent du ciel et qu’en les lisant, c’est comme s’ils entendaient Dieu lui-même s’adresser à eux.
Jean Calvin, Institution Chrétienne, I.VII.1