“C’est la raison pour quoi ces éléments du monde, qui sont enseignés par les hommes, ne conviennent point avec Christ, car ce sont des additions pour suppléer à ce qui manque, comme ils disent. Et pourtant il y a en Christ une perfection à laquelle on ne peut rien ajouter. C’est pourquoi tout ce que les hommes mêlent d’eux-même s’oppose à la nature du Christ, car c’est accuser le Christ d’imperfection. (…)
Au reste, quand il dit que toute plénitude de Divinité habite en lui, il ne veut dire autre chose, sinon que Dieu tout entier est trouvé en lui, en sorte que celui qui ne se contentera pas du Christ, souhaitera une chose meilleure et plus excellente que Dieu. La somme est que Dieu s’est pleinement et parfaitement manifesté en Christ. (…) Car ceux qui possèdent Christ ont Dieu vraiment présent et jouissent entièrement de lui.”Calvin, commentaire sur Colossiens 2:9
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Aslan, vous connaissez?
Peter, Edmund, Susan et- Lucy sont quatre frères et soeurs. Ils ont découvert qu’une armoire de la maison où ils habitent est la porte d’accés à un autre monde: Narnia. À Narnia, c’est toujours l’hiver mais jamais Noël, parce que que la sorcière blanche tiens ce pays entre ses mains. Mais les quatres enfants viennent d’apprendre de la bouche de Mr Castor, qu’Aslan est en route.
— Est-ce… un homme? interrogea Lucy.
— Aslan, un homme! dit M Castor sévèrement. Bien sûr que non! Je vous dit qu’il est le roi de la forêt et le fils du grand empereur d’au-delà-des-mers. Ne savez-vous pas qui est le roi des animaux? Aslan est un lion, le Lion, le grand Lion.
— Oooh! s’exclama Susan. je pensais qu’il était un homme… N’est-il pas… dangereux? Cela me fera plutôt peur de rencontrer un lion…
— Tu auras certainement peur, ma mignonne, c’est sûr! dit Mme Castor. S’il existe des gens qui peuvent se présenter devant Aslan sans que leurs genoux tremblent, ils sont soit plus courageux que les autres, soit tout simplement stupides.
— Alors, il est dangereux? dit Lucy.
–Dangereux? repris M Castor. Vous n’avez do,c pas entendu ce qu’a dit madame Castor? Dangereux? Evidemment qu’il est dangereux. Mais il est bon. Il est le roi, je vous le répète.
C. S. Lewis, Le lion, la sorcière Blanche et lArmoire magique
Il faut parfois laisser les gens s’enfoncer dans leurs erreurs
Avant sa conversion, Saint Augustin a eu une vie plutôt mouvementée. Sa mère, une femme pieuse, désespérée de voir son fils s’enfoncer dans ses erreurs, alla voir un évêque pour le supplier de réfuter les erreurs d’Augustin. Voici quelle fut sa réaction:
Lui, refusa et non sans prudence, pour sûr, comme je m’en rendis compte ensuite. J’étais, selon lui, incapable encore d’instruction, infatué, dans le premier feu de mon sectarisme et pour avoir, plus d’une fois, par des questionnettes, tarabusté (elle le lui avait signalé) bien des gens mal au couran. ” Allons! dit-il, laisse-le; contente-toi de prier pour lui le Seigneur; de lui-même, tout en lisant, il découvrira quelle erreur c’est et quelle grande impiété.” En même temps il raconta comment, tout petit, sa mère abusée l’avait livré aux manichéens et qu’il avait non seulement lu, mais copié à n’en plus finir presque tous leurs livres. Or, sans personne pour discuter et le convaincr, il avait vu comme on doit fuir cette secte-là; il avait donc pris la fuite. Son discours fini, ma mère, qui ne voulait rien entendre, insista avec force prières et avec des torrents de larmes, pour qu’il me vît et s’expliquât avec moi. Lui, excédé et agacé, finit par dire: “Va-t’en! Sur ta vie, ce n’est pas possible que le fils de telles larmes soit perdu.” Parole qu’elle recueillit, elle me le rappelait souvent au cours de nos entretiens, comme un oracle du ciel.”
Saint Augustin, Confession, Livre III.
Saint Augustin et l’expérience de la providence de Dieu
Ni ma mère ni mes nourrices ne s’emplissaient les mamelles, mais toi, par leur entremise, tu me donnais l’aliment de l’enfance, tel que tu l’as institué, selon les richesses disposées jusqu’au fond des choses. Tu nous donnais, à moi de ne pas vouloir plus que tu ne donnais, aux nourrices de vouloir me donner ce que tu leur donnais: de fait, elles voulaient, en vertu d’un sentiment réglé, me donner ce qui abondait de toi en elles, trouvant leur propre bien au bien qui me venait d’elles. D’elles? Non pas précisément, mais par elles: car tous les biens, ô Dieu, ils viennent de toi, toute santé me vient de mon Dieu, comme plus tard je l’ai reconnu, toi-même me le proclamant, au dedans et du dehors, par tes dons. pour lors, je savais téter et me tenir tranquille ou pleurer, selon que j’éprouvais dans ma chair bien-être ou malaise; cela sans plus.
Saint Augustin, Confessions, Livre 1